Dan les généralités sur la Vallée d’Aoste, pointons que celle-ci est bordée par la France et la Suisse, c’est une région du nord-ouest de l’Italie .
Elle s’étend dans les Alpes occidentales et est célèbre pour les emblématiques pics enneigés du Cervin, du Mont-Blanc, du Mont Rose et du Grand Paradis.
La région montagneuse avec une altitude minimum de 345 m à Pont-Saint-Martin et une altitude maximum de 4 809 m au mont Blanc. L’altitude moyenne de la vallée est de 2 400 m.
La Vallée d’Aoste est la seule région italienne qui présente une province unique. Les pouvoirs administratifs provinciaux sont absents, ils ont été réunis au niveau régional. La vallée est divisée en 74 communes
Parmi les principales stations de ski, on peut citer Courmayeur, Pila et Breuil-Cervinia.
L’intérieur des terres est parsemé châteaux médiévaux, tels que le château de Fénis et celui de Verrès bâtis au XIVe siècle.
Géographie
- Superficie : 3 262 km2 sur 100 km de long et 65 km de large
- 14 vallées latérales
- 400 lacs, 210 glaciers
- Plusieurs 4 000 célèbres : le mont Blanc (4808m), le mont Rose, le Cervin, le Grand Paradis, la Tête du Rutor (3 486 m).
La Vallée d’Aoste est divisée en 74 communes et abrite plus de 1 000 hameaux et 100 châteaux.
Organisation politique
La Vallée d’Aoste est une région à statut spécial. Les organes administratifs jouissent d’une large autonomie du gouvernement central italien, non seulement en ce qui concerne la politique régionale, mais aussi dans d’autres domaines sensibles, strictement liés à l’économie de cette région alpine.
En somme, les pouvoirs locaux disposent d’une large autonomie en matière de gestion des ressources hydriques, de l’énergie hydroélectrique, des ressources naturelles et de l’agriculture.
Ce qui fait que l’autonomie financière est très large : plus de 90 % des impôts perçus restent à la disposition des autorités locales.
Politique linguistique
Afin d’appliquer les dispositions de la loi constitutionnelle du 26 février 1948, l’État italien reconnaît le statut de langue officielle au français à côté de l’italien à tout niveau en Vallée d’Aoste.
Seule exception, le domaine judiciaire où la présence d’un interprète est assurée.
Le patois valdôtain enseigné dans les écoles maternelles et primaires est une langue franco-provençale.
Les institutions
Le Conseil
Le Conseil de la Vallée d’Aoste constituant l’organe législatif est composé de trente-cinq conseillers élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Il vote les lois régionales et élit la junte régionale.
À l’issue des élections régionales de mai 2013, le Conseil était composé de treize représentants de l’Union valdôtaine et de cinq représentants de Stella Alpina (en association avec la Ligue du Nord) qui forment la majorité actuelle.
Dans l’opposition on trouvait, les sept membres de l’Union valdôtaine progressiste, les cinq membres de Autonomie Liberté Participation Écologie, les trois membres du Parti démocrate et les deux élus du Mouvement 5 étoiles.
La junte
Le gouvernement de la Vallée d’Aoste est appelé junte.
Son président est Renzo Testolin, élu depuis le 16 décembre 2019.
Histoire
Voir la page de résumé chronologique de l’histoire de la vallée.
Ancienne colonie romaine, elle a ensuite fait partie du royaume des Francs, de l’empire carolingien et du royaume de Bourgogne, puis des États de Savoie, comme duché d’Aoste (1536), avant son intégration à l’Italie en 1860.
Lors des conquêtes révolutionnaires, elle fut associée à la République française sous deux républiques sœurs successives : la brève République piémontaise proclamée à Turin en 1798, puis, après la deuxième campagne d’Italie, l’éphémère République subalpine.
Elle intègre ensuite la France lors de la création du département de la Doire en 1802, constituant l’arrondissement d’Aoste jusqu’à la fin du Premier Empire, en 1814.
Longtemps située à l’intersection des axes militaires et commerciaux stratégiques entre la France, la Suisse et l’Italie, Aoste ou « la Petite Rome des Alpes » conserve des traces importantes de son histoire comme :
- le site mégalithique de Saint-Martin-de-Corléans ;
- l’arc de triomphe d’Auguste ;
- les portes romaines d’Aoste ;
- le théâtre romain d’Aoste capable d’accueillir 4 000 spectateurs, et l’amphithéâtre.
La Vallée d’Aoste est aussi un lieu de passage ancien, par le Grand Saint-Bernard, pour les pèlerins se rendant à Rome. Saint-Rhémy-en-Bosses, Aoste et Pont-Saint-Martin sont trois étapes de la Via Francigena, mentionnées à ce titre par Sigéric, en 990.
Situation linguistique
Les langues française et italienne sont traitées sur un pied d’égalité dans la région italienne de la Vallée d’Aoste à tous niveaux et dans tous les domaines, excepté celui de la justice.
Le franco-provencal, une des trois langues distinctes du groupe linguistique gallo-roman, est historiquement la langue de la vallée ainsi que dans quelques vallées du Piémont.
Cette langue reste vivante grâce, entre autres, à l’action du Bureau régional pour l’ethnologie et la linguistique (BREL) et d’initiatives culturelles.
Situation historique
En Vallée d’Aoste, les procès-verbaux officiels de l’Assemblée des États puis du Conseil des Commis sont passés du latin au français dès 1536.
Ce ne sera que trois ans plus tard qu’en France l’ordonnance de Villers-Cotterêts impose d’écrire tous les actes publics en « langue maternelle française ».
Cependant la langue traditionnelle de la Vallée est le francoprovençal, dans sa variante dialectale valdôtaine.
La Vallée d’Aoste a donc connu une longue mixité linguistique, surtout depuis que le français s’est peu à peu imposé comme norme linguistique au sein des États de Savoie où elle constituait un passage obligé.
Bien que la majeure partie du territoire fût incluse dans le domaine de locution du francoprovençal, le français était, depuis l’édit de Rivoli signé par Emmanuel-Philibert Ier le 22 septembre 1561, la seule langue utilisée pour les actes écrits et les sermons.
La vallée du Lys, à la limite du Piémont, est cependant peuplée de descendants d’une population germanophone, les Walser.
Les habitants de cette vallée parlent donc un dialecte alémanique semblable au tütsch suisse, dans les communes de Gressoney-Saint-Jean et Gressoney-La-Trinité (où ce dialecte est appelé titsch) et dans la commune d’Issime (où il est appelé töitschu).
Au xxe siècle, la Vallée d’Aoste a perdu peu à peu sa particularité francophone. Au début du siècle, 92 % des Valdôtains se déclaraient de langue maternelle française.
Sous la période fasciste de Benito Mussolini, la région a subi une italianisation à outrance.
Situation actuelle
Le multilinguisme valdôtain se compose de quatre variétés romanes (français, francoprovençal, italien, piémontais) et d’un dialecte germanique (le Walserdeutsch).
C’est après la Seconde Guerre mondiale que la Vallée d’Aoste a obtenu le statut de bilinguisme officiel actuel, où l’italien et le français sont tous deux reconnus comme langues officielles.
Il faut connaître le français pour accéder aux emplois publics.
Au niveau scolaire, dans l’enseignement des langues, un nombre d’heures égal à celui qui est consacré à l’italien est réservé au français, cependant toutes les autres matières sont enseignées en italien.
Malgré un régime de large autonomie, la langue française a continué à reculer après la Seconde Guerre mondiale, principalement sous l’action des médias italophones.
Emissions radio et télévision
Les émissions francophones, aussi bien à la télévision qu’à la radio, sont assez rares, surtout après la mort de Radio Mont Blanc.
Les émissions télévisées en français et en francoprovençal valdôtain sont concentrées le soir, après le JT régional. De facto, l’italien est au XXIe siècle la langue la plus commune entre les valdôtains.
Influences
Cependant l’influence historique du français valdôtain peut être relevée sur le plan phonétique : l’italien régional de la Vallée d’Aoste est, entre autres, caractérisé par la prononciation uvulaire (« à la française ») de la vibrante /r/ (par ex. allora [alˈloʀa, alˈloʁa]), qui peut être aspirée en [h] ([alˈloha]), voire même syncopée en position intervocalique ([alˈloa]).
Le francoprovençal n’a été reconnu comme langue régionale que dans les années 1990. Une récente loi régionale l’a introduit comme langue d’apprentissage dans les écoles primaires.
Communauté linguistique Walser
En 1998 a été votée une loi régionale reconnaissant la communauté linguistique walser dans les trois communes de Gressoney-La-Trinité, Gressoney-Saint-Jean et Issime.
Elle met notamment en place une Conférence permanente pour la sauvegarde de la langue et de la culture walser.
Les habitants de ces trois îlots germanophones disposent, notamment à partir d’un certain âge, de compétences linguistiques quintuples, à savoir dans cinq idiomes différents : français, walser, francoprovençal, piémontais et italien.
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Vallée d’Aoste de Wikipédia en français (auteurs)
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